Echos du conseil des 8 et 9 avril 2016
21 avril 2016 |
Parmi les actualités du mouvement,
le conseil national s’est félicité de la mise en
ligne de la nouvelle version du site internet et appelle les
régions à alimenter le contenu du site.
Le conseil national a approuvé une note sur les remboursements
et abandons de frais qui va être diffusée aux conseil
régionaux, puis à tous les adhérents. Un bilan en
sera fait lors de la réunion des bureaux régionaux
à l’automne.
La session rétention du 6 avril a abordé la question du
bilan et du sens de l’action de La Cimade dans les centres de
rétention administrative, dans le cadre de la réflexion
préalable avant l’ouverture du nouveau marché
à l’automne, et en préparation de la réunion
de bilan organisée par le ministère avec les autres
associations le 19 avril. A Rennes, le nombre de placements en
rétention a fortement augmenté du fait de la dispersion
du camp de Calais et de la multiplication des points de passage pour
atteindre le Royaume Uni, ce qui rend très difficile le travail
de l’équipe Cimade actuellement. Une action « coup
de poing » sur la rétention devrait se dérouler fin
mai ou début juin.
Le rapport sur l’accueil des préfectures, À guichets fermés, a été bien repris par les médias. A noter le site aguichetsfermes.lacimade.org qui donne des statistiques en temps réel sur l’accès par internet aux préfectures.
Le groupe de travail du conseil national sur les régions, dans
le cadre de la nouvelle organisation administrative française,
poursuit son travail d’analyse et de consultation et va
rencontrer les régions les plus concernées. Un point
d’étape est prévu au conseil national du 8 juillet.
Traite des êtres humains et prostitution : actions et positions Cimade
La Cimade est de plus en plus confrontée dans ses permanences
à des situations de personnes étrangères victimes
de traite : travail forcé, violences, mariages pour
travail… Elle est sollicitée par d’autres
associations (CCEM, OIM, OICEM…) et le collectif contre la
traite des êtres humains. Un groupe de travail a mis en
évidence la nécessité de former les
bénévoles à l’identification des situations
de traite.
Suivre des victimes de traite nous amène à rencontrer des
personnes étrangères prostituées, victimes de
violences et qui ont des problèmes de droit au séjour :
il peut s’agir de femmes, d’hommes, des
transsexuel-les, de mineurs…
Les associations spécialisées dans le travail avec les
personnes prostituées sont divisées entre les
«abolitionistes» et les
«réglementaristes». Le seul point d’accord
étant l’approbation de la fin de la pénalisation du
racolage. La Cimade se trouve sollicitée pour prendre position
dans ce débat.
Le conseil national considère que La Cimade n’a pas
à prendre position dans un débat qui n’est pas le
sien dans la mesure où nous sommes concernés par la
situation des personnes victimes de violences. Notre position est de
pratiquer l’accueil inconditionnel de toutes les personnes
étrangères qui s’adressent à nous, y compris
bien sûr les personnes victimes de violence ou exploitées.
La Cimade lutte contre toutes les formes de traite et
d’exploitation.
Apprentissage
sociolinguistique / français langue étrangère
– quels mobilisation et appui au mouvement ?
Après la fermeture du service formation il y a quelques
années, l’apprentissage sociolinguistique a
continué à être pratiqué dans de nombreuses
régions. Une journée de mutualisation organisée
par le pôle VA en 2015 a montré la nécessité
d’une réflexion sur ce mode d’action et les
évolutions à privilégier. D’autant plus que
le nombre de bénévoles engagés dans ces actions
est en croissance et que cet engagement doit mieux s’inscrire
dans l’ensemble des activités et du projet de La Cimade.
Un financement de deux fondations permet la mise en place en 2016-2017
d’une coordination nationale et d’un appui technique aux
régions. Nous avons un public particulier, souvent des personnes
en situation irrégulière, exclues ou non prises en charge
par les dispositifs institutionnels. La Cimade doit préciser les
objectifs qu’elle poursuit dans ses actions d’apprentissage
sociolinguistique qui ne résument pas à des cours de FLE.
Un communiqué commun de La Cimade, le Secours catholique, la
Fédération nationale des centres sociaux et
l’association francilienne Radya a été
publié avec pour objectif de remettre ces questions dans le
débat public et d’interpeler les autorités.
Droit d’asile en France et en Europe – position publique de La Cimade
Depuis l’année dernière, l’UE a adopté
de nombreuses mesures pour faire face à la « crise
migratoire » qui est en fait une crise de la politique migratoire
de l’UE et de l’absence de volonté commune des pays
européens à apporter des réponses politiques et
humanitaires à la hauteur des enjeux : militarisation et
fermeture des frontières, mécanismes inefficaces de
répartition des réfugiés entre les
différents pays à partir des hot spots, aggravation des
conditions de vie des exilés aux frontières
enfermés dans des camps de rétention, soumis à des
tris sélectifs... et maintenant renvoyés en Turquie suite
au scandaleux accord de « troc » signé le 20
mars.
Cette « crise » a peu d’impact en France, où
les demandes d’asile n’ont augmenté que de 22% en
2015, et où le nombre de personnes « relocalisées
» est ridiculement faible. La mise en œuvre de la
réforme de l’asile rencontre de nombreuses
difficultés, en particulier l’accès à la
procédure avec l’engorgement des plateformes, et le
paiement de l’ADA. De plus, les différents modes de
traitement des demandeurs d’asile, selon leurs origines ou leurs
parcours (Syriens ou pas, relocalisés de Grèce et
d’Italie, déplacés de Calais vers des CAO...)
crée des formes de « concurrence » très
préjudiciables.
Dans ce contexte, le conseil national estime qu’une communication
publique de La Cimade est justifiée, pour exprimer notre
indignation face à la situation. Un texte sera proposé
très prochainement.
Point financier général
Les comptes définitifs de 2015 ne seront validés que fin
mai 2015, avant leur présentation à l’AG de juin.
Néanmoins, un premier état montre que les dépenses
ont été maîtrisées comme le prévoyait
le budget, et qu’un accroissement important des dons permettra
d’obtenir un résultat d’exploitation positif auquel
s’ajoutera le résultat exceptionnel (principalement les
legs).
Cet excédent est une bonne nouvelle, il marque
l’engagement du mouvement et des services que le conseil national
remercie. Il a été obtenu sans figer l’association
et en lançant de nouveaux projets. Il ne compense pas,
cependant, les pertes des années précédentes, et
des incertitudes fortes continuent de peser sur l’avenir.
Suite démarche Viabilité
A la suite des décisions de l’AG de décembre, le
travail sur la réorganisation du support thématique
national en pôles se poursuit. De nouvelles modalités de
travail sont explorées. Les DNR et l’intercommission se
sont réunis plusieurs fois, et les chargés de mission
régionaux vont être consultés. L’objectif est
d’aboutir à une proposition partagée d’ici
fin mai-début juin.
Le groupe de travail « Viabilité » a
présenté son dernier « chantier » : le
service « communication, sensibilisation, développement
des ressources privées ». Le groupe a identifié des
points à travailler, qui relèvent de la viabilité
(politique de legs, fonctionnement de la boutique, profil du poste sur
les ressources privées) ou de l’organisation (organisation
de la sensibilisation, stratégie de publications, communication
interne…). Le secrétaire général est
chargé de la suite à donner à ces travaux.
Projet « Grande Synthe »
La Fondation Abbé Pierre a proposé de financer en grande
partie une intervention de La Cimade à Grande Synthe,
centrée sur l’accès aux droits. Le conseil national
se félicite de cette possibilité d’intervention,
valide le projet proposé et confirme son soutien à la
région pour le mettre en œuvre.
Point divers
Le conseil national approuve l’agrément du groupe local de
Peyrelevade, attaché à la région Auvergne-Limousin.
Le pôle VA souhaite que puisse être traitée la
question du lien entre paiement de la cotisation et droit de vote dans
les instances. Autrement dit, à quelle date la cotisation
doit-elle être payée pour pouvoir voter à la
première AG de l’année en mars. Le groupe qui
travaille sur les statuts va intégrer cette question dans son
travail.
A
noter : ceci n’est pas le PV officiel du conseil, mais un relevé informel des
principales discussions et décisions. Les PV officiels des instances nationales
(assemblée générale et conseil national), une fois approuvés, sont disponibles
sur l'extranet, salle "Instances".
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