Main dans la main - Le collectif Loujna-Tounkaranké22 juillet 2016 |
Le
collectif Loujna-Tounkaranké, créé en 2009, rassemble des associations de
différents pays (Algérie, Côte d’Ivoire, France, Mali, Maroc, Mauritanie,
Niger, Sénégal et Tunisie) travaillant ensemble pour le respect du droit des
migrant-e-s, particulièrement mis à mal par les politiques mises en place par
l’Union Européenne. Point sur les activités de ce réseau, coordonné notamment
par La Cimade.
Loujna-Tounkaranké, c’est quoi ? La création du collectif Loujna-Tounkaranké en 2009 est née d’un constat : celui des conséquences des politiques européennes depuis les années 2000, lorsque l’Union Européenne (UE) a commencé à coopérer avec les pays voisins. « L’UE sous-traite de plus en plus la mise en pratique de sa politique migratoire à d’autres pays, moins regardants sur le respect des droits de l’homme, ce qui la dégage de ses responsabilités. » explique Myriam Tixier, salariée de la commission solidarités internationales de La Cimade et co-coordinatrice du collectif. « Ce phénomène concerne les pays directement voisins (Maghreb), mais aussi les pays de transit (Niger, Mali, Mauritanie) et les pays d’origine (Niger, Sénégal, Mali). »
La Cimade réfléchit à ce moment-là à une manière de
travailler sur le droit des migrants à l’international, qui fasse un pendant à
son activité en France. C’est ainsi que nait le projet Loujna-Tounkaranké, qui
engage un travail en partenariat entre différentes associations généralistes
des droits de l’homme, ou faisant de l’accompagnement des personnes, dans les
différents pays concernés.
7 ans plus tard, la coopération de l’UE avec les Etats tiers
ne fait que s’approfondir, aggravant ainsi les conséquences sur les droits des
personnes : les enjeux autour du travail du collectif Loujna-Tounkaranké sont
donc plus que jamais d’actualité.
Concrètement, que fait le collectif ? Le principe du collectif est de faire travailler les associations partenaires ensemble sur différentes activités ou projets. Cela peut prendre des formes diverses, par exemple : - Des activités conjointes comme des missions d’observation, l’écriture de rapports… - Du plaidoyer vis-à-vis des autorités nationales - Des activités de renforcement du collectif : échange de pratiques, formations… Quelques exemples de réalisations concrètes :
Quels sont les liens
avec La Cimade ?
La Cimade contribue à coordonner le collectif, notamment sur le volet financier et administratif, l’animation du collectif et de ses activités étant assurée par Alternatives espaces citoyens (AEC), association du Niger. « Au-delà de cette coordination, La Cimade alimente le collectif par son expertise » ajoute Myriam Tixier. « Elle aide par exemple à décrypter les politiques européennes, informer le collectif sur les négociations en cours, les nouvelles mesures et leur impact sur les pays tiers et le droit des personnes. Elle joue également un rôle de renforcement sur les recherches de financements, car l’objectif est qu’à terme le collectif puisse s’auto-financer. » La Cimade et ses partenaires travaillent parfois aussi sur de l’accompagnement juridique conjoint, sur des situations individuelles. « Certaines associations partenaires font, comme La Cimade, de l’accompagnement juridique. Du coup, nous les contactons dans le cas de personnes expulsées alors qu’elles n’ont pas ou plus d’attache dans le pays en question. Cela leur permet d’être accompagnées quand elles arrivent. » Si vous êtes confrontés à cette situation dans l’un des pays représentés dans le collectif (voir la liste sur le site Internet), vous pouvez contacter Eva Ottavy, responsable de la commission solidarités internationales, pour qu’elle vous mette en relation avec le partenaire concerné. Autre activité menée en lien avec La Cimade, le festival Migrant’scène a désormais plusieurs éditions à l’étranger, grâce au collectif : au Maroc (Rabat) depuis 2010, ainsi qu’en Mauritanie (Nouakchott) et au Niger (Agadez) depuis 2013. Un bel exemple de partenariat pour contribuer au changement des regards, là-bas comme ici ! |