Dans nos régions - Retour sur le festival Migrant'scène : convivialité et innovations22 décembre 2016 | Le festival
Migrant’scène s’est déroulé du 12
novembre au 4 décembre dans plus de 50 villes en France
(métropole et Outre-Mer), porté par des centaines de
bénévoles. Lieux variés, outils participatifs,
présence dans les quartiers… Retour sur une
édition pleine de chaleur et d’innovations.
Evènement phare de l’action de sensibilisation de La Cimade, le festival Migrant’scène permet de toucher plusieurs milliers de personnes chaque année. En 2016, la thématique « D’ici et d’ailleurs : ensemble » a voulu donner à voir les actions collectives qui fleurissent partout en France, faites de luttes, d’initiatives, de résistance, de vivre ensemble. Un message positif, à contre-courant du discours dominant qui alimente l’hostilité et la peur. L’exposition « Juste solidaires », gros succès 2016Comme chaque année, des outils ont été sélectionnés par des groupes de travail nationaux et proposés à l’ensemble des équipes organisatrices. Parmi eux, on peut souligner le succès de l'exposition "Justes Solidaires" du photographe Bertrand Gaudillère et de la journaliste Catherine Monnet. Proposant de découvrir le visage et les histoires de citoyens solidaires intervenant dans les camps de fortune du nord de Paris, elle avait été repérée par divers groupes de La Cimade avant d’être choisie par le groupe de travail national. Pendant le festival, elle a été largement programmée par les groupes, dans des lieux aussi divers qu'un campus à Poitiers, une bibliothèque à Paris, des centres sociaux à Bailleul ou à Valence, un café à Montpellier... jusqu'à inspirer un atelier graph à Niort ! L'exposition a également battu des records de retours positifs, au point d'inspirer sans doute des déclinaisons locales pour 2017. L’émergence de l’éducation populaire et des actions participatives Autre tendance de cette édition 2016, l'utilisation accrue d'outils d'éducation populaire, avec notamment une percée du théâtre-forum, mis en place avec des troupes de théâtre spécialistes de ce dispositif : par exemple à Mamdouzou (Mayotte), à Rennes, à Ganac ou encore à Alès. On peut citer aussi de belles expériences comme le théâtre invisible à Poitiers, une conférence gesticulée à Bordeaux, ou encore la bibliothèque vivante à Rennes (voir encadré). D'une manière générale, les équipes se sont efforcées de mettre en place des actions de plus en plus participatives, à même de rendre le public sensibilisé acteur de sa propre réflexion. Proximité et convivialité avant tout Lors de cette édition, la thématique « D'ici et d'ailleurs : ensemble » s'est fortement incarnée dans les territoires locaux : à l'échelle d'un quartier comme à Nantes ou à Grenoble, d’une permanence à Strasbourg, d’un lycée à Alès, d’une place de marché à Lyon, d’une maison de quartier à la Roche-sur-Yon... L’intention était d’intervenir là où vivent les gens, sur un lieu de passage, d’activité ou de loisirs, et de leur proposer un espace de rencontre en laissant la liberté à chacun d’accepter cette rencontre. Toujours dans cette logique de proximité, les équipes ont travaillé dans le sens d’une recherche de convivialité et d’échanges, et d’une prise de parole égalitaire et partagée, plutôt que de chercher forcément à toucher le plus grand nombre de personnes possible. Les perspectives pour 2017 sont nombreuses : la thématique « D’ici et d’ailleurs : ensemble » étant choisie pour deux ans, les équipes organisatrices auront la possibilité d’affiner leur compréhension et leur traduction de ce sujet très ouvert. Eternel bémol de chaque édition, la question de la place des personnes étrangères est de plus en plus une préoccupation pour les groupes, qu’on les pense en tant qu'actrices des actions de sensibilisation ou en tant que spectatrices. Pour l'année prochaine se dessine la volonté de travailler davantage avec les personnes migrantes, et ceci dès la conception du festival.
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