Anne-Sophie
Astrup est présidente de la région Centre-ouest qui a
accueilli à Poitiers la session nationale fin septembre 2017.
Elle revient pour La Cimadine sur son organisation et son
déroulement.
Quel est votre meilleur souvenir de la session 2017 ?
L’atelier théâtre que j’ai trouvé
très productif et amusant : c’est une expérience
intéressante, dans la mesure où les prises de positions
et les témoignages sont orientés vers le « faire
» d’une courte mise en scène présentée
en plénière à l’issue de l’atelier.
Cela invite à aller droit au but, à trouver des
formulations percutantes, à s’approprier la
métaphorisation de l’espace scénique, que les
comédiens avaient mis en place la veille lors de leur
représentation. Par exemple, la place assise, sur une chaise,
pouvait symboliser la possibilité pour un migrant de trouver sa
place ici (droit au séjour, droits sociaux, hébergement,
etc.). Il y a eu de belles idées : par exemple, la
représentation de trois versions possibles d’un
rendez-vous avec un étranger qui se plaint d’avoir
été dépassé sur une liste d’attente
pour un hébergement par un réfugié
considéré prioritaire, qui se terminait sur un clin
d’œil interne : « on ne fait pas les chaises à
la Cimade ». Ces ateliers ont fait réfléchir
autrement. Et le rire, la complicité, c’est très
fédérateur!
Quel est selon vous le principal intérêt d’une session nationale ?
La session est inscrite dans nos statuts : elle joue à mon avis
un rôle important en changeant l’échelle des
échanges. Elle permet de faire du lien entre les
équipiers des différentes régions,
d’échanger des nouvelles, d’avoir un regard sur La
Cimade dans son ensemble, de sortir le nez du guidon, et de
fédérer la région par l’organisation
commune. Alimenter la réflexion, informer, fédérer
les équipes, permettre les contacts, faire du lien entre
bénévoles, entre salariés, entre salariés
et bénévoles, prendre du bon temps ensemble. Les efforts
mis en œuvre pour organiser la session tous les ans en valent
vraiment la peine !
Quels conseils donneriez-vous pour les organisateurs de la prochaine session ?
Nous avons eu des retours très positifs pour cette session, je
pense que c’est parce que nous nous sommes vraiment mis en quatre
pour que le cadre, l’hôtellerie et les
divertissements soient sympas! Pour que la session soit
fédératrice et vraiment conviviale, que les contacts
aient le temps de se faire, pour une assistance régulière
aux activités de tous, il est préférable de faire
des visiteurs un public « captif ». Mais alors il faut que
cette « captation » ne soit pas ressentie comme un
enfermement. Notre région n’a pas, à des tarifs
raisonnables, d’infrastructure permettant l’accueil de 250
à 300 personnes. Alors à tarif égal nous
avons opté cette année pour le CREPS pourtant pas assez
grand, plutôt que pour un terrain de camping que nous avions
visité, entouré de clôtures dans un cadre
plutôt hostile, sans structure permettant l’accueil des
conférences et des repas collectifs, qui aurait donc
nécessité le montage d’un ou deux barnum. Je pense
que nous avons bien fait, mais il a fallu prévoir un second lieu
d’hébergement, ce qui a compliqué la question des
transports d’un lieu à l’autre. Donc mon conseil
serait : trouver un lieu sympa mais assez grand pour héberger
tout le monde !