Dans le jus - Retour sur le festival Migrant'scène12 février 2018 | Chaque année, le festival Migrant’scène mobilise toujours plus de groupes et de militantes et militants Cimade pour proposer au grand public un autre regard sur les migrations. Nouveaux groupes, éducation populaire, partenariats culturels… retour sur les spécificités et faits marquants de l’édition 2017. Du 18 novembre au 10 décembre 2017, ce sont au moins 380 évènements qui ont été organisés dans le cadre du festival Migrant’scène, autour du thème « D’ici et d’ailleurs : ensemble ». 65 groupes locaux se sont mobilisés, contre 59 en 2016, témoignant de l’intérêt grandissant du mouvement pour les actions de sensibilisation. Nous saluons les 10 nouveaux groupes qui se sont impliqués dans Migrant’scène, pour la toute première fois ou après une pause : le Chambon sur Lignon, Saint Etienne, Besançon, Troyes, Narbonne, Caen, La Réunion, Gap, Ariège et Gers. Parmi eux, la programmation de Saint Etienne a été particulièrement impressionnante pour une première édition : pas moins de 11 évènements, dont certains sortant de l’ordinaire comme par exemple l’exposition « Kairos », co-construite avec une association de sérigraphie et composée d’œuvres réalisées par des binômes franco-syriens au sein d’ateliers collaboratifs. ![]() Comme chaque année, le festival a proposé une grande variété d’évènements et d’animations culturelles. A l’honneur en 2017, on retrouve le traditionnel ciné-débat, qui avec une centaine de projections programmées reste l’action phare de Migrant’scène. Au sein de la programmation nationale, les deux documentaires « Un village de Calabre » et « Welcome chez nous » ont été particulièrement plébiscités par les groupes. Parmi les films à l’affiche, on retiendra également le documentaire « Ceux qu’on ne voit pas », réalisé par Bénédicte Vacquerel et Pauline Poulain, deux cimadiennes du groupe local de Caen. Tourné en Normandie, le film retrace le parcours de personnes exilées à Caen, racontant comment elles sont arrivées en Normandie et comment elles parviennent, malgré la violence de la machine administrative et le sentiment d'abandon par les autorités publiques, à y recréer un espace de vie intime. Projeté cinq fois dans le cadre de Migrant’scène en Normandie, il a pour vocation de continuer à vivre au-delà du festival et du département (voir dossier de présentation). ![]() ![]() Les expositions nationales ont également été très utilisées par les groupes, notamment la nouvelle exposition « Attention travail d’arabe », mais aussi « Justes solidaires », reprise de l’édition 2016. Les animations et évènements interactifs ou utilisant les ressorts de l’éducation populaire sont quant à eux en expansion, donnant lieu à des innovations de la part des groupes. Mur d’expression libre à Chambéry, atelier d’écriture à Besançon ou encore soirée jeux à Nantes sont autant d’approches originales pour tenter de sensibiliser autrement un public plus ou moins proche de notre cause. Sensibiliser au-delà des convaincu·es reste l’un des enjeux forts du festival. Pour y répondre, de plus en plus de groupes ont recours au partenariat, avec d’autres associations mais aussi avec des structures culturelles diverses : théâtres, bibliothèques et médiathèques, centre sociaux ou culturels, MJC, salles de concerts, librairies… Ainsi, en 2017, 17 groupes ont organisé des évènements avec les bibliothèques et médiathèques, avec un double avantage : celui de toucher un nouveau public, et celui d’entrer dans un véritable partenariat avec ces lieux généralement très en demande de ce type de collaboration, ayant une mission d’animation et de lien avec leur territoire. Ces partenariats ont permis de mettre en place des actions très variées : témoignages dans le cadre d’une « bibliothèque vivante » à Rennes et à Séné, spectacle musical « Dis-moi, chante-moi d’où tu viens » à Paris, projections à Caen et à Toulouse, exposition à Alençon... les possibilités sont multiples ! Pour conclure ce tour d’horizon et en attendant la parution d’un rapport national sur le festival (en cours d’élaboration), une vidéo réalisée par le groupe local de Mayotte nous donne à voir, en images et en musique, l’ambiance de cette édition 2017. (avec l’aimable autorisation de Maalesh, chanteur comorien qui interprète la bande-son !) Un grand merci et bravo à toutes les équipes mobilisées sur notre festival ! |