Portrait de cimadienne - Anaëlle Vandermeersch, déléguée nationale en région Franche-Comté Bourgogne13 février 2018 | Portrait réalisé par Marion Rouillard ![]() Alors qu’elle était stagiaire de Sciences-Po à la FNARS Ile de France, Anaëlle a fait un mémoire sur "la prise en charge partenariale de l’errance dans les gares". A la FNARS (désormais FAS, Fédération des acteurs de la solidarité) c’est une étude sur la domiciliation des "sans domicile fixe" qui lui a fait rencontrer Dom’Asile et La Cimade. C’est par les échanges avec des salarié·es et des bénévoles qu’elle a pris conscience des freins considérables à l’accueil des personnes étrangères sur le territoire. En arrivant à Orléans pour son Master en droit public sur "les politiques de logement social", elle s'était directement adressée à La Cimade pour s'y investir. Elle avait été alors "un peu surprise" de découvrir, en particulier, la collaboration avec des gens de "tous âges" comme elle dit gentiment… une expérience qu'elle qualifie d'enrichissante et qu'elle n'oubliera pas. Avec quelques filles de son âge, elle s'était impliquée dans les manifestations pour Migrant'scène et la sensibilisation. Il lui en reste la préoccupation de bien accueillir les nouveaux et nouvelles bénévoles et de mettre du liant entre les ancien·nes militant·es expérimenté·es et les jeunes gens épris de justice. ![]() Anaëlle est embauchée, comme premier job, à la Fédération de l'Union Sociale pour l'habitat. L'animation régionale de cette fédération de HLM lui plaît bien, mais l'empêche de continuer son engagement à la permanence d'accueil de La Cimade d'Orléans comme elle le désirerait. Elle continue pourtant le travail de plaidoyer politique et de préparation du festival Migrant'scène qu'elle ne veut pas quitter. C'est alors que le nouveau poste de délégué·e national·e en région Franche Comté-Bourgogne, basé à Dijon, est ouvert : en septembre 2017, Anaëlle quitte Orléans et devient, à presque 27 ans, la première DNR de cette région qui regroupe les adhérent·es de La Cimade de Besançon, Châlons-sur-Saône, Nevers, Montbéliard et Dijon (les groupes d'Auxerre et de Sens sont maintenant rattachés à la région Ile-de-France). En arrivant à Dijon qu'elle ne connaissait pas du tout, elle se dit d'abord que les bénévoles Cimade n'ont pas du tout besoin d'elle pour animer la région… ils et elles montrent une motivation à déplacer les montagnes ! Le cahier des charges de ce poste est vaste et comporte une partie de "carte blanche" : elle sent pouvoir prendre des initiatives et orienter son travail en fonction des besoins qu'elle découvre. Il y a bien des choses à faire pour accompagner, en particulier, la coordination des un·es et des autres, et, bien sûr, les recherches de financements : le "noyau dur" du fonctionnement de La Cimade pour lesquelles les bénévoles ont toujours besoin de soutien. Anaëlle contribue à la mise en place d'une nouvelle gouvernance régionale, avec l'instauration d'instances, grâce à des gens prêts à se rencontrer et à travailler ensemble en dehors de leur groupe local, parce qu'ils ont des problèmes communs à régler : les partenaires régionaux sont communs à tous les groupes locaux même s'ils auraient tendance à travailler tous seuls ! Anaëlle sent pouvoir s'appuyer sur l'envie de partager les idées et les modes d'action, qui est réelle : "même si, bien sûr, l'instance régionale ajoute du temps de réunions, et ça peut être perçu comme un peu plus lourd, mais les gens trouvent là une nouvelle énergie, une nouvelle force de frappe plus efficace !" Humainement, Anaëlle a découvert "sa" région en faisant tout de suite le tour des 5 groupes locaux, et s'y est sentie très bien accueillie : "Les bénévoles n'ont pas encore tous bien compris mon rôle, ça se met en place, mais tous sont très gentils et accueillants, je n'ai jamais reçu autant de cadeaux de mes collègues ! D'autant que certains ont repéré mon goût pour les livres et le fromage… j'en ai reçu à me régaler !" "Bien sûr, je nage dans le luxe : me lever le matin pour travailler dans une association pour laquelle je militais depuis quelques années… mais il y a beaucoup à apprendre : sur beaucoup de sujets, comme, par exemple, pour assurer les formations des bénévoles, il faut savoir les besoins, apprendre la gestion financière des projets, et puis travailler, énormément, les compétences pour pouvoir assumer la parole publique de La Cimade. C'est un poste stimulant, super-complexe : passionnant !" Marion Rouillard
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