#30 - juillet 2019
La Cimadine
PORTRAIT de cimadienne

Madeleine Canavesio

Madeleine, 23 ans, a intégré La Cimade de la région Sud-Est, à Marseille, en Service civique d’octobre à juin 2019.

Madeleine Cimade Sud Est

Pour son Master de politiques territoriales à Sciences Po-Paris, elle a fait un mémoire en sociologie sur les personnes en demande d'asile du Centre de la Porte de la Chapelle. Son diplôme en poche, elle a pris contact avec La Cimade.

« Je connaissais déjà La Cimade et m'en sentais proche, le Service civique m’a permis de la rejoindre ».

Madeleine a coordonné les actions de sensibilisation dans les 5 groupes locaux de la région Sud-Est. « Je suis arrivée au milieu de l'organisation du festival Migrant'scène à Marseille : avec les bénévoles, on a travaillé avec attention à un bilan précis de nos actions. Lors d'une scène ouverte dans un théâtre, nous avons recueilli les témoignages de participant·e·s à des cours de FLE et des personnes accompagnées (et pas seulement des bénévoles). L'équipe d'organisation était contente de son bilan : les événements se sont bien passés. Bien sûr, on a quand même trouvé des choses à améliorer pour l'an prochain ! Par exemple : raccourcir les présentations individuelles et privilégier des propositions collectives pour les prochaines éditions ».

Depuis Migrant'scène, plusieurs activités ont pu voir le jour.

Par exemple, mettre en relation les associations de solidarité de part et d'autre de la frontière avec les étudiant·e·s de Nice.

« Agnès, du projet inter-associatif CAFFIM et des enseignants de la fac ont œuvré pour faire du lien. J'ai pu participer au projet : on a, en particulier, créé un groupe Facebook. Les associations ont parfois des besoins ponctuels, par exemple pour un programme d'observations à la frontière. Elles peuvent désormais lancer leur appel sur ce groupe et les étudiant.e.s répondre par ce biais ».

A Toulon, des bénévoles se lancent dans des interventions en milieu scolaire ou tiennent un stand Cimade dans une foire bio.
A Aix, les bénévoles du groupe local ont plusieurs projets d'interventions en milieu scolaire et au cinéma.

A Marseille aussi, certains projets se mettent en place. "Cinémade" reprend avec quelques projections de films. « On peut aussi venir à La Cimade pour partager un moment convivial !

Une journée régionale avec le soutien d'Elsa, de la coordination nationale Sensibilisation, a été un grand moment : Des gens sont venus d'Aix, Toulon et Marseille pour échanger sur les pratiques et les outils. C’est important pour ne pas repartir à chaque fois de zéro !

J'ai aussi rejoint l'équipe Asile et sa permanence de Marseille, le jeudi matin. Ça m'a permis de faire le lien entre les personnes dont on parle lors des actions de sensibilisation (en milieu scolaire) et celles à qui on raconte La Cimade.

L'histoire de La Cimade, je la connaissais déjà un peu. Je connaissais ses revendications, je consultais son site et j’ai surtout pu rencontrer, à Marseille, des bénévoles de longues dates qui étaient à la "Maison des étrangers", avant, dans des réseaux déjà historiques.

On doit revendiquer l'ancienneté et l'expertise de notre association ! La Cimade doit être écoutée. On doit en être fier !

De manière générale, on constate que les jeunes sont plutôt dans les collectifs informels, dans d'autres réseaux avec des manières différentes de fonctionner. La Cimade doit donc être en lien avec ces réseaux qui fonctionnent autrement mais qui partagent les mêmes valeurs.

Aujourd'hui, il y a d'autres manières de se mobiliser. Et il faut qu'on tâche de penser le recrutement et la formation des bénévoles pour que l'association grandisse, sans épuiser les bénévoles présent·e·s.

Comment faire passer tout le bagage de La Cimade aux nouvelles recrues ? »


Merci à Madeleine et Marion pour cette interview !
Crédits photos : Madeleine Canavesio

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