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La Marche des Solidarités : en avant vers la régularisation !
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A l’initiative de nombreux
collectifs de sans-papiers, de
la Marche des Solidarités et des Etats généraux des
migrations, la Marche
Nationale des Sans-papiers s’est élancée le 19 septembre
des 4 coins de la
France pour converger à Paris lors d’une grande
manifestation le 17 octobre. Au
départ, sur le parcours et à l’arrivée, de nombreux
groupes locaux de La Cimade
se sont investis pour soutenir cet évènement. Après un « acte 1 » en mai et un « acte 2 » en juin, les personnes sans-papiers et leurs soutiens ont mené leur 3ème mobilisation de 2020 du 19 septembre au 17 octobre, autour de trois principales revendications : la régularisation des sans-papiers, la fermeture des CRA et un logement pour tous et toutes. Soutenue par 230 organisations et associations dont La Cimade, cette Marche a été un projet avant tout porté par des collectifs de personnes sans-papiers. Un fondement que les groupes locaux de La Cimade ont eu à cœur de ne pas oublier, tout en leur offrant leur soutien, et leur aide logistique dans un certain nombre de villes par lesquelles la Marche est passée. Zoom sur la mobilisation de La Cimade à Marseille et à Paris. ![]() A Marseille, la solidarité active
A partir du mois d’août, l’implication de La Cimade prend peu à peu de l’ampleur : « Au fil des réunions, nous nous sommes rendus compte que l’organisation concrète avait du mal à avancer. Les collectifs de sans-papiers n’ayant pas de réseau, c’était compliqué pour eux de savoir qui contacter et comment pour bien structurer la logistique du parcours. Du coup, nous avons proposé en tant que Cimade de prendre contact avec les associations solidaires présentes sur le trajet entre Marseille et Avignon ». Avec l’aide marquée du syndicat Solidaires, La Cimade met donc en place la logistique de ce trajet : voir où les marcheurs et marcheuses pourront faire étape, qui peut les nourrir et les héberger, prévoir la déclaration en préfecture… En septembre, le groupe local organise des réunions avec d’autres associations solidaires, dont leurs partenaires habituels (RESF, la LDH, le CCFD…) mais aussi des personnes issues de mouvements et de réseaux militants moins conventionnels : « Ce projet a eu l’avantage de nous faire travailler avec des personnes différentes, un peu plus éloignées de nos cercles habituels ! » souligne Brigitte Appia. « Du coup, pour le départ de la Marche depuis Marseille, on était vraiment dans une dynamique interassociative – avec toujours, bien sûr, les collectifs sans papiers présents dans chaque réunion et chaque décision. » Dans cette logique, la conférence de presse qui s’est tenue en amont de l’évènement a été menée entièrement par les collectifs sans-papiers. De même, le jour de lancement de la Marche au départ de Marseille, ce sont eux et elles qui ont pris la parole à l’adresse du public, lors d’arrêts près de lieux symboliques, comme le centre de rétention. « Nous avons vraiment eu à cœur de ne pas les dessaisir de leur projet, c’était essentiel pour nous » souligne Brigitte Appia. « Et en même temps c’était un beau moment de soutien et de solidarité. Au départ de Marseille, il y a aussi eu des sans-papiers et des solidaires venus des Hautes Alpes, de Nice, de Toulon pour renforcer le cortège. Dix marseillais ont même fait la totalité de la marche : une expérience exceptionnelle, malgré les difficultés rencontrées ! » ![]() A Paris, une arrivée en fanfare
D’une position de suivi, La Cimade passe peu à peu à l’action alors que la date de la marche approche. « Au niveau logistique, nous avons fait jouer nos contacts pour soutenir les marcheurs » raconte Marie-France George. « Sur la question de l’hébergement des marcheurs et des marcheuses, notamment, sur laquelle nous n’étions pas impliqués au départ, nous sommes venus à la rescousse quand nous avons réalisé que du fait du covid, les gymnases ou autres lieux collectifs supposés les accueillir commençaient à se désister, ou à proposer des jauges beaucoup plus petites que prévu. Alors les membres de La Cimade ont mobilisé leurs réseaux, et nous avons réussi à leur trouver 100 places ! Il a même été question d’accueillir un groupe dans les locaux de La Cimade nationale, mais finalement ça n’a pas été nécessaire. Toujours est-il que cette mobilisation a été très appréciée par les marcheurs et marcheuses ! » La Cimade s’implique également dans la communication autour de l’évènement. « Lors d’une réunion, les collectifs nous ont dit qu’ils craignaient qu’à Paris, les sans-papiers soient moins nombreux que les Français, et qu’il faudrait les mobiliser. Du coup, nous sommes allées à leur rencontre, distribuer des tracts dans les foyers type Adoma » raconte Marie-France. « Nous avons aussi profité de l’opération de collage de La Cimade #LibertéEgalitéRégularisez pour faire la promotion de la Marche. A chaque lieu de collage, nous mettions les affiches de La Cimade et une grande affiche de la Marche juste à côté ! Nous avons par ailleurs participé à deux émissions de radio, sur Radio Aligre et sur Fréquence protestante, aux côtés des collectifs sans-papiers. Et nous avons également confectionné du matériel de visibilité pour le jour de la manifestation parisienne. » Le jour J, la mobilisation est forte, rassemblant plusieurs dizaines de milliers de personnes. Un changement de parcours intervenu à la dernière minute – la préfecture refusant l’itinéraire prévu – a pour conséquence inattendue une belle convergence des luttes : la CGT, dont la marche pour l’emploi part le même jour de la place de la République, propose un défilé commun, en laissant la tête de cortège aux collectifs sans papiers. Dans le cortège, 80 cimadiennes et cimadiens d’Ile de France sont au rendez-vous : « Il y a eu un bel élan » se réjouit Marie-France George. « Parmi nous, il y avait beaucoup de « jeunes » bénévoles, arrivé·e·s à La Cimade il y a seulement un mois ou deux. Il y avait aussi des personnes qui ne souhaitent plus intervenir sur les permanences à cause du Covid, mais qui sont venues à la manif. Être ensemble, dans la rue, ça nous a fait du bien ! » ![]() Effet collatéral de la Marche, cette mobilisation aux côtés des collectifs sans-papiers vient questionner la façon dont La Cimade peut continuer à les soutenir, et envisager peut-être d’autres modes d’action. « Dans cette période particulière, où les possibilités d’actions juridiques sont limitées, on s’interroge sur notre façon de faire de l’accueil » confie Marie-France George. « Un rapprochement direct avec les sans-papiers eux-mêmes, ça pourrait être une piste pour imaginer de nouvelles actions. Quand on est allées distribuer des tracts dans les foyers, on est passées par des endroits vraiment lugubres et pleins de détresse, et pourtant, on s’est senties bien, à notre place ! On était avec eux, vraiment. Ça fait réfléchir : comment pourrait-on s’y prendre pour davantage ‘’faire ensemble’’ ? »
Autour de la marche : campagne de La Cimade pour défendre la régularisation
Après l’opération photos #LibertéEgalitéRégularisez, qui avant l’été avait proposé au public de se prendre en photos avec des messages de soutien et de revendication en faveur de la régularisation, La Cimade s’est dotée d’un nouvel outil de communication : la série d’affiches « Et pourtant sans-papiers », qui a donné lieu à une campagne nationale d’affichage sauvage. Cette opération, menée par des groupes locaux de toutes les régions, a permis de donner de la visibilité aux messages de La Cimade, et d’offrir aux cimadien·ne·s l’occasion de se mettre en action en cette rentrée 2020 compliquée. Ces affiches restent un outil de communication mobilisable par les groupes pour les temps à venir : nouvelles opérations de collages, manifestations ou évènements…. Une pétition, intitulée elle aussi Liberté Egalité Régularisez, a été lancée fin septembre et compte à ce jour plus de 18 000 signatures. Il est important que chacun de nous continue à la faire vivre et à la relayer : https://www.lacimade.org/agir/nos-petitions/liberteegaliteregularisez/ Enfin un kit sensibilisation a été élaboré pour permettre aux cimadien·ne·s d’animer des actions dans l’espace public sur la question de la régularisation. Vous pouvez retrouver les différents outils dans l’espace Cimadocs consacré à la campagne régularisation.
La Cimade poursuit sa réflexion au niveau national comme dans les régions pour envisager les suites de la mobilisation. En attendant, retrouvez ci-dessous en images les belles actions déjà accomplies ! |
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