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La régularisation de toutes les personnes sans-papiers, une revendication centrale pour la Cimade. | |||||||
Peux-tu
nous rappeler comment a été créé le groupe de travail
« Régularisation » et quels sont les objectifs du groupe
?
Lise
Faron : Au printemps 2020, La Cimade adoptait les
5 propositions pour la régularisation
large et durable des personnes sans-papiers. C’est
une revendication centrale pour la Cimade, cette demande
a été mise en avant dans un premier temps à travers des
actions de mobilisation de rue, de sensibilisation, de
plaidoyer et de communication, et depuis 2021, se sont
ajoutées des actions de communication et de
sensibilisation via les réseaux sociaux.
Sur le terrain, la régularisation est d’après nos observations en très grande partie au point mort : d’une part, parce que la fermeture des guichets entrave l’accès à la régularisation, mais surtout parce que les pouvoirs publics assument de façon croissante leur « désintérêt » pour la régularisation ou, autrement dit, le choix politique de régulariser le moins possible. En parallèle de la poursuite des actions nationales de communication et sensibilisation, se posait la question d’actions locales et régionales pouvant être développées pour promouvoir la régularisation pour toutes et tous. C’est
de là qu’un groupe de travail national, intitulé «
Outiller le mouvement pour des actions locales de
promotion de la régularisation » a démarré en
septembre 2022. Il a pour objectif de décider de
stratégies à mener localement et d’outiller le mouvement
pour permettre aux groupes locaux qui le souhaitent de
se saisir de cet enjeu en définissant le discours à
porter auprès des interlocuteurs régionaux/locaux.
Nous avons collectivement choisi de travailler en deux phases, une première sur l’explication et l’argumentation de notre revendication, puis une seconde dédiée aux stratégies que l’on pourrait déployer pour porter notre message et notre demande. Comment
se passent les échanges ?
Lise
Faron : Nous
nous sommes réunis trois journées complètes. Le groupe
est mixte, il se compose de bénévoles et salariées de 6
régions différentes. Dans un premier temps, nous avons
travaillé sur l’explicitation et l’argumentation de la
position adoptée en 2020 : qu’est-ce que La Cimade
demande précisément quand elle parle de
“régularisation large et durable” ? Comment argumenter
pour défendre cette demande ?
Nous avons pu partager l’aboutissement de cette première phase en mars dernier. Le document intitulé « Propositions de La Cimade en faveur de la régularisation : document d’accompagnement du mouvement » est à retrouver dans Cimadocs. Le groupe complétera le document, lors de la deuxième phase de travail, en particulier sur la dimension de la stratégie et des alliances pour porter la régularisation. Une version définitive du document sera diffusée probablement au début de l’été. En
quelques mots, peux-tu nous rappeler ce que demande
La Cimade en termes de régularisation ?
Lise
Faron :
La demande de régularisation large (à retrouver dans les 5 propositions adoptées par
le conseil national en avril 2020) signifie que La
Cimade demande la régularisation de l’ensemble de
toutes les personnes sans papiers résidant en France
et souhaitant demander un titre de séjour.
La demande de régularisation durable permet de prendre en compte deux dimensions : -
D’une part, la régularisation de chaque individu
doit revêtir un caractère pérenne : la
multiplicité des titres de séjour, le plus souvent
précaires, doit laisser la place à un seul et même
titre de séjour pour toutes et tous, stable et
autorisant à travailler et bénéficier des droits
sociaux.
-
De l’autre, il s’agit bien d’une demande de
refonte des politiques migratoires et donc de
transformation législative durable. Il ne
s’agit pas de demander « seulement » des mesures
exceptionnelles de régularisation.
Et pour le groupe de travail, il était aussi important d’inscrire la promotion de la régularisation de toutes les personnes sans-papiers dans une approche sociétale globale, pour une société égalitaire et apaisée. Il est inadmissible qu’une société construise la prospérité de certain·es en laissant de côté une partie de sa population, grâce à l’instrumentalisation de question de nationalité ou de statut administratif. Donc il s’agit à la fois de réclamer une société plus protectrice et égalitaire et revendiquer des conditions de vie digne. Nous
avons demandé à Michèle, Isabelle et Michel,
bénévoles, pourquoi elles et il s'étaient engagées
dans ce groupe de travail. Voici leurs retours :
Isabelle
: Le sujet de la régularisation des sans-papiers
m'intéresse pour deux raisons: la première est que
cette position une fois comprise (régulariser de
manière large et durable les personnes migrantes) m'a
décillée, libérée ; la seconde est que pour assumer
une telle conviction qui m'anime, il faut de bons
arguments."
Un
grand merci à tous les membres du groupe de
travail !
Propos recueillis par Louise
Lacombled.
Les ressources internes sur la régularisation: Tous les outils de la campagne de La Cimade pour la régularisation sur le site et sur Cimadocs, dont: - Les affiches sur Juan, Aïssa, Hassan, Soraya et Joséphine - Les vidéos et les visuels de la campagne - Le petit guide « Refuser la fabrique des sans-papiers » L’espace Cimadocs du groupe de travail, avec les comptes-rendus des réunions et quelques articles de presse. |
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